On m’a dit montre ton travail alors je me lance, je reste discret. J’ai pas trouvé de titre, je cherche toujours. J’accumule les morceaux, je dis pas que la vérité. Ça parle de rage et d’ennui. J’écris tous les jours, souvent je garde des trucs. J’ai le temps pour moi, j’ai de la chance. Je me souviens un peu, je déforme tout. Je change les prénoms et les territoires. L’immeuble existait ailleurs. Ils l’ont démoli. Des résidences ont poussé sur nos terrains vagues. Peut-être reste-t-il encore les carcasses brisées sous leurs villas. Un jour j’ai ramassé la rouille mais ma mère l’a jetée. Pas même une photo, vraiment plus grand-chose.
On peut la dérouler, y déposer des choses et faire un foot.
Elle élance ses racines, disperse ses rhizomes.
Tire dans le mur voir le trou que ça fait.
La fureur est née en nous, ça comble un vide.
Je le jure c’est pas mon idée, c’était Marlo.